Un passage de sourire pour aménager nos villes et notre réalité. Durant mes longues marches, je ne me doutais pas qu'une complicité naîtrait entre elles, moi, leurs corps, le mien qu'elles m'enseigneraient autant mes pas toujours intimement guidés par mes humeurs, leurs atmosphères entremêlées. Familières, elles me renvoyaient mes déviances, injonctions, « folies », qui m'habitaient, celles des excès, du superficiel, de la rapidité et de la rigidité. A leur contact et celui de leurs hôtes, je m'éveillais à une autre vision de ma vérité et de leurs espaces sous le ciel d'un sourire. Ce geste empirique, humble, grave une trace dans les pierres du monde. Sa poésie, émancipée du masque de la peur, me relie, dans une attention à l'infime, à l'Autre, à notre environnement, à l'impermanence. Un outil militant pour réformer nos villes à vivre dans l'instant présent.
« Chem-sex », ce terme vous est peut-être inconnu pourtant il est un véritable fléau. Dans la communauté homosexuelle, la consommation de sexe et de drogue piège de plus en plus d'individus. Ma vie en Poudre est un témoignage qui relate six années de vie dans l'enfer de la drogue. Il révèle aussi certaines clés pour se libérer des chaînes de l'accoutumance. Une issue est possible. On parle souvent de drogues mais rarement de ce qu'elles cachent. Venez découvrir où les accoutumances peuvent nous mener.Yann B. nous entraîne avec lui au fond du trou, dans les ténèbres d'une jeune vie ravagée par l'addiction. Ce livre est un combat. Acharné, incessant, haletant. Une suite de promesses qui connaissent autant de renoncements. Une vie réduite en poudre comme d'autres partent en fumée, mais aussi un espoir de lendemain meilleur.Le style est court. Brut. Précis. Ici tout est dit. D'espoirs en déceptions, on assiste l'auteur dans ses tentatives de renouer avec le monde réel.
Ce titre pourrait paraitre provocateur et il l'est. L'écriture de RACISTE ! fait suite à la mort de George Floyd, un Afro-Américain tué à Minneapolis lors d'un contrôle d'identité par un policier blanc. Très rapidement, la mobilisation s'étend dans le monde sous la banderole Black Lives Matter. En France, on manifeste pour Adama Traoré, ailleurs, on déboulonne des statues, on retire les plaques où figure le nom des rues, reprochant à ceux que l'on honore d'avoir été des colonisateurs, des esclavagistes, des racistes ! Le mot est lâché, obstacle à tout dialogue, insulte suprême dont on peut difficilement se relever. Les différents textes proposés sont une réflexion poétique autour du racisme, de l'assignation, l'intégration, l'assimilation et la haine de l'Autre. Ils sont le fruit d'un important travail de recherche pour rétablir quelques points d'histoire, à l'heure où certains souhaitent la réécrire en profondeur. Ce recueil est donc un acte militant, qui s'inscrit dans une tradition universaliste, car il apporte, dans un temps où les tensions sont exacerbées, de la nuance, notion essentielle pour essayer de comprendre les uns, les autres, et avancer.
Cet ouvrage est un recueil de souvenirs d'enfance. Son intérêt, cependant, n'est pas celui que pourrait avoir le récit d'une grand-mère désireuse de conter sa vie à ses petits-enfants. Ces pages témoignent de petits moments « vécus à deux », au cours de l'enfance, et qui peuvent influencer toute une vie. Le choix du titre, pur hasard, est né de la réplique d'un jeu décrit dans l'ouvrage.
Printemps 1927, deux soeurs embarquent à bord du paquebot Chambord pour l'Éthiopie, terre encore mal connue. Ont-elles quitté leur pays par esprit d'aventure ou pour fuir un environnement morose ? L'aînée connaîtra l'attaque italienne en 1936 et sera retenue à Djibouti pendant le blocus, tandis que la seconde s'installera au Maroc avec le fils de sa soeur. Cette dernière ne retrouvera sa famille qu'après la guerre. Quelques années s'écouleront plus calmes, jusqu'à l'indépendance du Maroc qui bousculera tous les protagonistes de ce récit. Grâce à quelques lettres, photos et de rares souvenirs évoqués, l'auteure essaie de comprendre et de reconstituer l'étonnant parcours de ces deux femmes dans l'Éthiopie des années de l'avant-guerre.
C'est une véritable histoire d'amour à la poursuite d'une chimère qui peut à tout moment tourner au drame le plus total, dans un pays sans nom mais pourtant bien réel. Par chance, le récit est mené tambour battant, plein de rebondissements surprenants, dans la joie de vivre et l'humour, laissant le lecteur en haleine. C'est un témoignage rare et non conventionnel sur la deuxième moitié du vingtième siècle dans un coin de terre blessé par l'homme.
On les croise partout, au coeur des artères commerçantes d'un luxe souvent indécent, au coeur de nos peurs, au coeur de nos tribulations citadines. Des clochards qui, à Strasbourg, sont devenus des amis de l'auteur Aussi, suivez-la dans ces portraits de SDF. Ceci n'est pas une leçon, mais une vie de paria qui se dévoile dans ces quelques pages jetées au hasard de ces rencontres divines.
Cet ensemble de 420 proverbes et de dictons voyage dans le temps à travers une société de tradition orale. L'auteur tente d'immortaliser la routine langagière des Mahorais, évoquant les jeux de mots et d'images correspondants à la culture de son territoire. Il contribue à la valorisation, à la sauvegarde et la pratique des us et coutumes, des arts et traditions populaires.
Cet ouvrage mêle prose et poésie. Commençant par deux contes, il laisse ensuite place à des vers libres qui conduisent vers un texte qui écrit l'histoire de Mayotte. Se fondant sur l'histoire de l'île, des origines à nos jours, l'écrivain, d'abord conteur, puis historien, donne libre cours à son talent de poète.
C'est au cours d'entretiens libres et confiants que cette « femme syrienne » a souhaité évoquer le passé et commenter le présent. Si ses propos ont tant d'intérêt, c'est parce qu'elle a vécu dans un pays qui participe aux bouleversements survenus dans toute la région du Proche-Orient. Dès sa jeunesse, puis au cours de ses études à Damas et à à Paris, elle s'est engagée dans la vie politique et aussi en faveur de la cause des femmes. De retour dans son pays, devenu sa base d'action, et gardant de réguliers contacts avec la France, elle ne cache pas que son amour pour la Syrie est pour elle un sentiment plus fort que tous les autres.
Elle aimait passionnément son métier. Sa décision effective « d'entrée » - pas « de départ » ! - en retraite eut lieu plus tôt que prévu, sur fond de fracas. Elle en parle métaphoriquement, elle qui habite Strasbourg, comme d'un effondrement de la flèche de la cathédrale, celle qu'elle voyait tous les jours en surplomb de la cour du collège où elle enseignait. Elle rassembla dans les décombres quelques planches, un madrier, l'une ou l'autre étoffe et s'en fit un Pourquoi pas. Elle, c'est Evelyne Frank. Elle livre ici son Journal d'entrée en retraite, pour tous les capitaines de Pourquoi pas. Ils souriront souvent à cette lecture.
Dix-sept récits, courts et incisifs, comme une sorte de déclinaison de la notion de «leurre» à travers quelques situations insolites. Des faux-semblants, des doubles lectures, de l'implicite, des frontières floues, des apparences trompeuses... Un « miroir aux alouettes » qui piège les personnages quand ce n'est pas le lecteur...
Ce livre n'a pas été écrit dans un esprit de vengeance, mais avec le courage de la vérité, pour aider un ordre religieux à se redresser, ordre auquel Patricia a donné de nombreuses années de sa vie.C'est grâce au courage de la vérité que l'Église pourra sortir de ses difficultés. Puisse Bethléem recevoir avec gratitude et humilité le témoignage d'un de ses anciens membres.Patricia était entrée jeune et innocente au monastère pour vivre pleinement l'amour de Dieu et du prochain. Or, elle n'a rencontré que manipulatrices, courtisanes et trahisons qui ont transformé sa vie en un véritable enfer.Aujourd'hui, elle en est sortie. L'enfer et la haine n'ont pas gagné. Elle voudrait, par son témoignage, redonner du courage à tous celles et ceux qui ont vécu des expériences analogues et qui peinent à rebondir.Elle rend grâce au Seigneur d'avoir pu lui garder une confiance sans mesure en la vie, une foi plus mûre et un amour encore plus grand de Dieu et des autres.
Au fil d'une intrigue plutôt noire, le narrateur, Rémi Michalon, nous entraîne d'une plume allègre à la suite de sa passion des mots qu'il manie avec la sûreté de main d'un entomologiste averti. Et si cette passion lui permettra de parvenir à séduire la belle Alex, en revanche, il se laissera embobiner par Mona. Mais qui est Mona ?
Cent ans après... Comment retrouver trace de ce grand-père « tué à l'ennemi », à vingt-sept ans, un jour d'août 1916 ? Comment dire le vent mauvais de la Première Guerre mondiale qui l'a ballotté de son village réunionnais natal aux abords d'un lac de Macédoine ?
A l'orée d'une époque se voulant moderne et opposée aux velléités d'hier, le poète ici nous ramène à la source de la chimère, qu'elle soit distincte ou simple, comme pour nous révéler qu'avant d'être écrit, le mot est avant tout dit. Sous les feux de nos rêves se ressource à la tradition du griot pour mieux la transcender et ainsi construire un pont entre hier, aujourd'hui et demain.
Existe-t-il une forme d'obsolescence dans les rapports amoureux ? Bertrand Lacy tente d'y répondre, à sa manière, à travers cette rencontre, cette mécanique des sentiments, décortiquée, analysée, démontée... puis remontée à l'envers !
Que recherche-t-il vraiment, Antoine, dans ce voyage ? Une mère et un père eux aussi vagabonds? Son passé en miettes? Ou malgré les ornières, son propre chemin de vie ? Le récit déroule les images d'un Sénégal aussi vivant que les personnages qu'on y rencontre. L'auteure, au prix d'une écriture sincère, y a évité le piège de l'exotisme pour évoquer cette aventure profondément humaine.
Dans la vie à l'endroit, ce sont les grands-mères qui racontent des histoires aux petits-enfants, mais dans le monde à l'envers qu'a créé la Covid-19, une femme engagée a pris l'initiative d'inverser l'ordre établi. Racontez-moi, a-t-elle proposé à dix de ses petits-enfants et petits-neveux, âgés de sept à vingt-sept ans, comment voyez-vous votre avenir dans vingt ans ? Tous ont relevé le défi en décrivant chacun, à leur manière, leurs craintes et leurs espoirs de ce que sera leur monde en 2040. Tous ont exprimé un désir commun d'équilibre et d'équité associé à une volonté de participer à un changement davantage respectueux de la Terre. En nous faisant le récit en temps réel de l'emballement de cette pandémie inédite dans sa complexité sanitaire, économique et sociale, l'auteure en conclut que nous sommes tous assignés à résilience pour tendre à un véritable « vivre ensemble » en réinventant nos modes de vie. Sans déni de réalité, ce livre est porteur d'espérance.
Isabelle Famaro donne ici de remarquables pages, non dépourvues de poésie, qu'elle consacre à son arrière-grand-père Eugène Bassières. Premier ingénieur agronome guyanais, il a notamment été commissaire adjoint pour la Guyane à l'Exposition universelle de Paris en 1900, laquelle a accueilli 50 millions de visiteurs.Elle a choisi de faire entendre le récit de sa vie et de son oeuvre sous une forme originale, imaginant qu'au-delà du temps et des systèmes de valeur qui les séparent, son arrière-grand-père et elle-même se rencontrent pour la première fois. À cette occasion, ils conversent à propos de son enfance, de son engagement au service de la production et de l'aménagement de la Guyane, et parlent des épreuves qu'il a dû traverser dans le contexte colonial de la fin du 19ème et du début du 20ème siècle.Un hommage dûment documenté à ce bel homme, comme elle le présente dans son texte, chez qui elle admire l'imagination créatrice qu'il a volontiers mise au service de la Guyane.
Ce sont mes deux parents, êtres pour moi uniques et irremplaçables dont il est question ici. Ils m'ont donné la vie, puis éclairé ma vie. Pourtant, ensemble, nous avons connu un long exil, terrible et douloureux, hors de notre île de Corse. Cet exil était le prolongement et le reflet d'un tragique exil universel de deux mille ans d'âge. Dans ce livre, ensemble, avec mon père et ma mère qui jamais ne me quittent, nous traçons avec certitude le chemin nécessaire du retour de chacun sur sa terre maternelle et en son village premier. Pour rompre définitivement avec l'exil du monde et faire revenir chacun, régénéré, au pays de ses pères.
Ce premier recueil porte la marque d'un malaise social profond crié dans un sanglot intermittent dont l'écho nous revient par l'insouciance du monde aujourd'hui. Quelques sons de flûte éclairent le sentier rugueux et ombreux de ces Errances qui doivent aussi braver la hargne du temps...
Ce livre raconte quelques-unes de nos expériences de vie, en tant que « vieilles », et quelques attitudes devant la mort (GeorgesSand, Paul Lafargue). Comme tant d'autres, nous nous sommes soudain découvertes hors société, infantilisées. On parle de nous à notre place, on décide ce qui est censé être le mieux pour nous. On nous explique comment « rester jeune », ou comment « bien vieillir ».Les divers récits qui forment ce livre, parfois contradictoires, impressions de libertés nouvelles, vulnérabilités, petits ou grands arrangements... et dont l'humour n'est pas exclu, nous permettent de réintégrer les réalités de notre condition, comme une sorte de droit à l'existence, comme un besoin d'apprivoiser ces dernières étapes de vie. La mort, ultime étape, il est encore plus malséant d'en parler.La mort n'est ni triste ni gaie : elle EST.Nous nous sommes connues dans l'effervescence des révoltes féministes des années 70, nous clamions dans les rues : notre corp snous appartient. Nous n'avons pas changé d'avis : nous voulons pouvoir choisir le moment et les conditions de notre mort.
Un adolescent chausse ses « semelles de vent » pour cheminer sur les sentiers malaisés qui le conduiront à sa vie d'adulte. Un voyage initiatique. Rupture douloureuse avec la famille ou éloignement consenti ? La ligne d'horizon est lointaine et floue, la crête est étroite et incertaine et l'avenir se noircit des nuées engendrées par le dérèglement climatique. Au long de son parcours, ses rencontres avec des bienveillants l'aideront à stabiliser son précaire équilibre autour de la solidarité, l'amour et l'amitié. Lucie l'avait prévenu: « On ne part que pour revenir. Le retour n'est pas un échec, ni un renoncement. C'est l'accomplissement du circuit. »