Dans son nouveau livre, Michel Onfray dénonce la marchandisation des corps et des esprits comme une nouvelle forme de totalitarisme.
L'auteur se fonde sur les prédictions de George Orwell et d'Aldous Huxley dans leurs deux livres les plus célèbres,
1984 et
Le Meilleur des mondes, deux romans d'anticipation dont il démontre toute l'actualité à la lumière des dérives de nos sociétés contemporaines. À la multiplicité des anciennes civilisations qui ont jalonné l'histoire de l'humanité s'est substituée la volonté d'instaurer un modèle unique, monolithique : " Ce qui se prépare, écrit-il, n'est pas la bigarrure de civilisations chatoyantes, mais le bloc gris d'un monde totalisant donc totalitaire. L'horizon indépassable se trouve être désormais l'État total, le gouvernement planétaire, l'Empire universel. " Un monde dans lequel, ajoute l'auteur, " tout s'avérera marchandise, où tout se louera, se vendra, s'achètera, se jettera, les corps, les coeurs, les âmes, les chairs, les comportements, les désirs, les plaisirs, les addictions, les volontés. Le transhumanisme travaille à ce projet sur la côte ouest des États-Unis, et c'est dans ce lieu du monde que le monde deviendra un. Huxley et Orwell semblent en avoir donné la feuille de route ".
Michel Onfray dépasse la seule vision théorique de la nouvelle barbarie qui s'annonce en s'appuyant sur des exemples concrets et d'autant plus saisissants qu'ils sont délibérément ignorés par les médias comme un sujet tabou. Pour lui, " cet inhumanisme vétérinaire promu par le capitalisme ", notamment en matière d'eugénisme, est déjà à l'oeuvre. Le déroulé de cet ouvrage, dont le plan est ci-joint, est suffisamment détaillé pour illustrer ce que le philosophe présente comme les étapes différentes et simultanées de la fin de l'humanisme au profit d'une déconstruction de l'homme délibérée.
Une femme mûre de haute condition tente de délivrer un jeune homme de sa passion du jeu et accepte de se dégrader pour sa rédemption. Une histoire d'amour et de passion mais aussi une histoire de secret trop longtemps gardé et dévoilé comme une libération. Freud considérait cette nouvelle (1927) comme un chef-d'oeuvre et parlait du mariage réussi entre la qualité esthétique du texte, son " inquiétante étrangeté ", et la véracité psychologique.
Et si le propre de l'Homme n'était pas le rire, le langage ou l'aspiration à l'éternité, mais son pouvoir de destruction ? Dérèglement climatique, hausse des températures, montée des eaux, pandémies... nous allons droit à la catastrophe.
Le responsable de cette catastrophe est l'humanité elle-même. À force de grandir et de recouvrir toute la surface de la Terre, elle se comporte comme un cerveau géant et surpuissant, doté d'une infinité de connexions.
C'est ce cerveau qui prélève des ressources sur la Terre, produit des millions de SUV et de smartphones, fait travailler les humains sans relâche et recrache des milliards de tonnes de CO2 dans l'atmosphère. Mais à quoi pense cet organe ? A-t-il des désirs ? Des émotions ? Quels sont ses plans ?
Dans
Human Psycho, Sébastien Bohler adopte une démarche clinique pour analyser le cerveau global qu'est devenue l'humanité, comme un psy le ferait avec son patient.
Le constat qu'il livre est glaçant : ce cerveau possède les traits caractéristiques d'un psychopathe. Il coche toutes les cases du profil psychologique d'un serial killer qui massacre sa victime - la planète.
Alors, peut-on le soigner ? Tel est le questionnement ultime de cet ouvrage, qui nous emmène sur une crête étroite entre néant et espoir.
Une nouvelle enquête passionnante sur l'histoire de la Solution finale, à lire les yeux grands ouverts, comme une page de l'histoire de l'humanité.
Une nuit d'avril 1944, Walter Rosenberg, bientôt connu sous le nom de Rudolf Vrba, un jeune Juif slovaque de 19 ans, et son ami Alfréd Wetzler parviennent à s'évader d'Auschwitz. Leur objectif : prévenir le monde de l'existence de cette usine de mort et tenter de sauver de la chambre à gaz le prochain convoi de Juifs hongrois.
Près de deux ans plus tôt, après un bref séjour dans le camp de Majdanek, Rosenberg est déporté à Auschwitz. Contraint aux travaux forcés à Buna, il est ensuite affecté à la " rampe " où débarquent les Juifs de toute l'Europe. La majorité d'entre eux sont gazés après la " sélection ". Les rares survivants subissent persécutions, violences et cruautés incessantes.
Doté d'une mémoire phénoménale, Walter enregistre tout jusqu'au moindre détail durant sa captivité : le fonctionnement du camp, sa géographie, son économie, l'organisation de son système ferroviaire. Après son évasion, il consigne avec son codétenu l'ensemble de ces informations dans le Rapport Vrba-Wetzler. Ce document de 32 pages, aussi appelé " Protocole d'Auschwitz ", envoyé à Churchill, Roosevelt et au pape Pie XII, sera le premier récit détaillé sur le camp à atteindre les Alliés. Rudolf Vrba sera également l'un des témoins capitaux du film Shoah de Claude Lanzmann.
Cette nouvelle enquête dévoile l'incroyable histoire d'un homme que personne n'a voulu croire.
Depuis ses premiers livres, Tessa Hadley explore le réseau complexe des vies conjugales, amoureuses et sentimentales de ses contemporains. L'intrigue de ce huitième roman confronte l'histoire de plusieurs générations autour du choix libérateur de son héroïne, qui prend tous les risques pour assumer son épanouissement personnel.
Dans l'Angleterre de la fin des années 1960, Phyllis Fischer, épouse et mère quadragénaire, s'éprend de Nicholas Knight, le jeune fils d'amis de son mari. Pour lui, elle abandonne son foyer et les conventions d'un ordre social devenu moralement inacceptable. Tout en s'apercevant que son amant n'est pas exactement celui qui lui convient, elle tombe enceinte et décide de garder l'enfant, qu'elle est heureuse d'élever.
Dans ce style fluide et raffiné qui lui permet de sonder admirablement la psychologie de ses personnages, Tessa Hadley décrit aussi bien le quotidien des classes sociales supérieures que la vie de bohème et les idées nouvelles à l'heure de la révolution sexuelle. La condition féminine est une question centrale, sans être traitée sous l'aspect du militantisme : seule compte la volonté d'une femme désireuse d'être elle-même en découvrant que l'âge mûr ne saurait être un obstacle aux plaisirs de la chair. Phyllis découvre le droit de conjuguer jouissance et maternité en bousculant tous les tabous.
La plus longue nouvelle de Zweig, splendide histoire de passion et de transgression.
À l'occasion d'un hommage qui lui est rendu, un vieil universitaire s'aperçoit que, parmi tous les noms qui ont été cités et sont censés avoir marqué sa carrière, il manque le principal : le nom d'un professeur d'anglais qui, il y a bien des années, lui a donné le goût de la littérature. Pour réparer cet oubli, il écrit alors ses souvenirs et le désarroi qu'il a éprouvé face à cet homme mystérieux, imprévisible et passionné qui un jour lui avoue son amour. Un récit flamboyant et audacieux qui met à nu la complexité des désirs.
Ce roman inédit de Jean-René Huguenin, Les Enfants de septembre, est une véritable révélation.
Ce roman met en scène trois jeunes garçons : Philippe, fils de bourgeois (c'est aussi le nom de famille qu'il porte avec dégoût) dont le père s'est compromis dans la Collaboration ; Nicolas, fils d'une très modeste famille juive dont les parents sont emmenés sous ses yeux par la Gestapo et qu'il ne reverra jamais ; Bertrand, issu d'un milieu bourgeois lui aussi mais dont le père chirurgien tente d'aider les juifs persécutés et de calmer les positions inverses de sa femme. Trois jeunes gens, trois adultes, dans les remous de l'histoire, que la vie fait se rencontrer, qu'elle sépare et réunit à nouveau. Leurs trajectoires disent la vulnérabilité du jeune âge face aux désastres des événements ou à la lâcheté des hommes, puis le long cheminement, fait de douleurs diverses jamais guéries, de résistances et de désillusions, d'amertume et de renoncements, vers l'âge adulte.
Jean-René Huguenin notait dans sa préparation à ce roman : " Au fond, le thème général est le vieillissement : orgueil et violence d'une jeunesse farouche, exagérée, l'inévitable déception sentimentale suivie de la non moins inévitable erreur sentimentale : le mariage. De là l'ennui, la mauvaise conscience du confort, parallèle à un certain dessèchement. "
Tous les thèmes chers à l'auteur sont présents, les paysages - la ville, la mer - y servent encore d'écrins. La lucidité de Jean-René Huguenin sur la nature humaine, celle de l'âge adulte surtout, est quasi chirurgicale : hypocrite, lâche, misérable en somme, au regard des ambitions de la jeunesse, exaltée, toute-puissante dans la certitude d'atteindre ses idéaux, mais que la société va réduire à ce qu'elle est elle-même, médiocre et limitée, comme un inéluctable naufrage.
L'oeuvre-monde du plus extraordinaire des auteurs français réunie pour la première fois dans une édition précise, annotée, accessible à tous : le livre indispensable pour célébrer le 400e anniversaire de la naissance de Pascal.Pascal fut mathématicien, physicien, ingénieur, entrepreneur, polémiste, moraliste. À travers ses
Pensées, inachevées et inclassables, il inventa une forme qui fait dialoguer science, observation de l'homme, théologie, démonstration de la vérité du christianisme et poésie.
Héritier d'une vision de l'humanité forgée par saint Augustin, il ne cesse de mettre en regard grandeur et misère de la créature. Esprit entre tous rationnel, il connut une foi brûlante en Dieu et a exhorté sans répit à l'amour et à la joie. Il sut exprimer comme nul autre l'inquiétude de l'homme face au monde nouveau que dessine la science moderne. Maître d'un Verbe frémissant, Pascal est visionnaire, qu'il scrute les coeurs, les nombres ou l'espace.
Depuis soixante ans, la recherche a renouvelé la connaissance de cette oeuvre inclassable, à commencer par les
Pensées, révélant en Pascal un penseur de la dualité, un défenseur résolu de la créature dans ses contradictions. L'édition de Pierre Lyraud et Laurence Plazenet est la première à proposer l'ensemble de cette oeuvre-monde à la lueur de ces acquis.
Entre grands textes devenus autant de monuments littéraires et écrits plus fragmentaires, ce volume substitue à la vision d'un Pascal magnifiquement triste celle d'un écrivain de la jubilation. Plus que jamais nécessaire dans son exigence de vérité et sa quête d'un savoir universel.
Ce premier volume d'un journal-fleuve couvre une seule année de la vie de l'auteur, de juin 2016 à juin 2017, durant laquelle il fut notamment chroniqueur dans l'émission " On n'est pas couché ", année fertile en rencontres, observations et expériences.Personnalité controversée, Yann Moix est avant tout un des meilleurs écrivains d'aujourd'hui, salué comme tel par l'ensemble de la critique au-delà des polémiques qu'il peut susciter. C'est la raison de son entrée dans " La collection " Bouquins et de la publication de cette oeuvre inédite qui traverse tout son univers à la fois intime et public.
On y découvrira le grand lecteur qu'il est, l'homme fou de musique, de littérature et de philosophie. L'amoureux dans ses relations avec les femmes de sa vie. L'observateur implacable de la comédie sociale, littéraire et médiatique à travers les multiples portraits qu'il brosse de ses confrères écrivains, des personnalités politiques et médiatiques qui ont eu la chance ou la malchance de croiser sa route. Un régal de tendresse pour ceux qu'il apprécie et de férocité pour ceux qu'il démasque sans merci. Au nom d'un souci contestant et absolu de sincérité brute, comme il l'explique dans ces extraits :
Dimanche 10 juillet 2016 : Écrire un journal exige non pas exactement de la paresse, mais un certain laisser-aller qui, finalement, oscille entre l'inconscience, le suicide et le courage. Se faire un destin, pourtant, est impossible si l'on n'est pas d'abord - pour un temps du moins - détesté, honni, proscrit, voué aux gémonies, marginalisé, " grillé ". Tous ceux qui ne passent pas par cette sale période ne font, au mieux, qu'une " carrière ". Plutôt crever que de faire carrière. Faire carrière : réussir dans la vie ; il s'agit de réussir sa vie. Traduction concrète : la soumettre à tous les dangers (intellectuels, physiques).
Lundi 11 juillet 2016 : Tout journal intime est une burlesque lutte contre cet invisible titan qui nous pousse vers cet abyme : l'âge. L'âge est un cosmos que gouverne le ridicule. Il s'agira donc de s'y amuser ; j'ai bien fait de pleurer d'abord. Viennent les jours, doucement, où je n'aurai d'autre choix que de m'abandonner sans vergogne à ce que je crois que je suis - jusqu'à le devenir.
Jeudi 11 août 2016 : Dans ce journal, je tiens à constater, quand je le relirai - si je le relis jamais - les contradictions qu'il contient, et qui me disent mieux que ne le sont mes cohérences. Un être n'est jamais que le perpétuel contraire de ses décisions, la démission de ses certitudes, l'inverse de ses pensées, la dénégation de ses actes, le contre-exemple de sa morale. Je ne suis que le brouillon de ce que je crois que je suis. Je suis vivant, c'est-à-dire que je n'ai pas la personnalité que je m'assigne, encore celle qu'on m'accole. Je m'échappe sans arrêt de ce que je décide, je m'évade de ce que je prévois, je rature ce que j'échafaude, je m'enfuis de moi-même sans m'en rendre compte, et lorsque j'en suis conscient, au lieu que d'en avoir mauvaise conscience, il s'agirait plutôt que j'en jouisse. Échapper à soi : voilà le motif de l'existence. Je ne supporte pas celui qui est fidèle à ses principes, parce qu'une vie de fidélité n'est pas une vie, et qu'une vie de principes tutoie la mort. Fidélité aux êtres, oui. Aux choses ? Plutôt mourir.
Mercredi 24 août 2016 : La profondeur de la vie fait craindre à chaque paragraphe d'un journal intime l'imminence de la mort.
Lundi 5 septembre 2016 : Ce journal intime est un journal de guerre.
Mercredi 26 octobre 2016 : Si je ne suis plus d'accord avec ce que j'ai déjà écrit, ne pas raturer, mais continuer, dire que je me suis trompé plus haut, ou me contredire parfaitement. Cela n'a aucune importance. On se contredit sans cesse dans la vie. Je suis capable de me contredire par écrit. C'est le cheminement qui compte, les errances et les erreurs évidemment. Je n'improvise pas ce que je pense, mais ne pense qu'en improvisant. Je ne voudrais pas tricher. Je laisse à ce journal sa fraîcheur spontanée. J'avance au coupe-coupe en même temps que le lecteur ; je veux dire : c'est le lecteur qui avance avec et en même temps que moi. Dans la jungle.
Soixante ans après les accords d'Évian paraît le premier dictionnaire consacré à la guerre d'Algérie, rédigé par les meilleurs spécialistes de la période, algériens et français."Soixante ans après la fin de la guerre d'Algérie, les enjeux mémoriels liés à l'histoire de ce conflit ont alimenté autant de débats que de controverses. La recherche historique n'a cessé de progresser durant cette période. Mais il manquait un ouvrage d'une ampleur suffisante pour permettre, dans un contexte resté passionnel, de traiter du sujet sous tous ses angles, en puisant dans une bibliographie désormais abondante et en se fondant sur les acquis de la recherche, avec le souci d'objectivité et d'exigence intellectuelle qui seul peut aider à faire progresser la connaissance.
Cet ouvrage, le voici. Le fruit d'un long travail qui réussit à embrasser sans tabou l'ensemble des thèmes et des données à la fois militaires, politiques, sociologiques et intellectuels liés au dernier épisode de la période coloniale. L'un des mérites de ses maîtres d'oeuvre, Sylvie Thénault, Ouanassa Siari Tengour et Tramor Quemeneur, est d'avoir su regrouper autour d'eux des historiens et chercheurs de provenances multiples, de convictions diverses et parfois opposées. Là où les mythes l'emportent encore trop souvent sur la vérité des faits, cette pluralité des approches était non seulement nécessaire mais indispensable au crédit d'une telle entreprise.
Événement éditorial, ce Dictionnaire, par son ambition et sa richesse exceptionnelles, répondra aux légitimes attentes de tous ceux qui, sur les deux rives de la Méditerranée, n'aspirent qu'à mieux comprendre l'histoire complexe de cette guerre." Jean-Luc Barré
Ce volume rassemble sept des plus grands romans de l'auteur de La Marche de Radetzky, dans une nouvelle traduction plus fidèle aux textes originaux, restitués ici dans l'ordre chronologique de leur publication.Joseph Roth est avec Stefan Zweig l'un des plus grands d'Europe centrale de la première moitié du XXe siècle . Son oeuvre est unanimement célébrée pour son génie littéraire et son humanisme qui traverse les époques et atteint le lecteur d'aujourd'hui avec la même force et la même émotion.
Le déclin de l'Autriche durant l'entre deux guerres et à travers lui d'un certain modèle européen est le thème central et obsédant de son oeuvre.
"Une volonté cruelle de l'Histoire a réduit en morceaux ma vieille patrie qui le permettait d'être en même temps un patriote et un citoyen du monde", écrit-il dans la préface de son chef d'oeuvre,
La Marche de Radetzky.C'est à la fois cette nostalgie d'une époque irremplaçable et tragiquement révolue et cette recherche d'une vérité humaine universelle qui donne à l'oeuvre et l'univers de Roth leur vérité particulière , bouleversante et inoubliable .
Pierre Deshusses, déjà maître d'oeuvre du volume Stefan Zweig dans "La collection" Bouquins, signe cette magistrale nouvelle traduction d'ensemble. Une entreprise qui s'imposait, les traductions des oeuvres majeures remontant pour certaines à 70 ans sans avoir été retraduites depuis lors, malgré leurs erreurs factuelles et leur inévitable vieillissement. La langue de Roth, " réaliste et impressionniste, excessive et simple, métaphorique et abrupte ", ainsi décrite par Pierre Deshusses dans sa préface, est ici rendue dans toute sa vérité et sa puissance originelle.
En octobre 1963, Edith Piaf disparaissait à l'âge de 47 ans. Icône de la France à l'international, elle n'a cessé de chanter l'amour.
Piaf a chanté l'amour comme elle l'a vécu. Intensément, passionnément, inlassablement. Mais quelle amoureuse était-elle vraiment ? Ses chansons étaient-elles une mise en scène destinée à servir son image ou bien la sincère démonstration d'un coeur mis à nu?
En entrant dans son histoire la plus intime, on découvre une femme libre dans sa vie sentimentale comme peu de femmes l'ont été à son époque. Toujours prompte à s'investir corps et âme pour les hommes qu'elle a aimés, elle était néanmoins une femme jalouse, possessive,
autoritaire, impulsive, et parfois infidèle. Pourtant, Édith Piaf a aimé chacun de ses amants avec la plus grande sincérité et a su faire émerger leur talent. D'Yves Montand à Georges Moustaki en passant par Eddie Constantine, elle joua un rôle déterminant dans leur
carrière et leur succès.
Elle fut aussi une féministe avant l'heure qui, admirant les femmes au fort tempérament, avait l'habitude de tenir tête aux hommes. À la fin de sa vie, elle défraya la chronique en épousant Théo Sarapo, de vingt ans son cadet. Vivre pour l'amour était son seul credo, son chemin de vie, dont la chanson est restée l'expression magnifique et éternelle.
S'il y a un peintre français qui, par son seul génie, a bouleversé le monde entier, c'est bien Édouard Manet.
Depuis l'enfance, j'aime ses oeuvres, ses noirs, ses ivoires, ses énigmes, ses amoureuses. La violence extrême qu'il a suscitée est inimaginable aujourd'hui. Je vous propose une balade personnelle et intime dans sa vie.
Ado, j'avais trois idoles : lui, Jacques Monory, le peintre des meurtres bleus, et Led Zeppelin. Vous allez les retrouver ainsi que des conversations sur le bel Édouard avec Koons, Barceló, Longo, Condo, Tabouret, Lavier, Yan Pei-Ming, Traquandi, Mivekannin et ceux qui font l'art vivant.
Je ne suis pas historien, ce qui me permet de convoquer des surprises dans le secret des ateliers : Picasso, Warhol, De Niro père et fils, Hockney, Visconti, César, Niki de Saint Phalle, La Casa de Papel, Laurence des Cars, Bourdieu, la maladie brutale, le journalisme, mes parents, modestes marchands de tableaux et ceux du monde entier...
Notre Hitchcock de la peinture a inventé l'art moderne pour le reste de la planète. Il adorait la vie et il a fini, presque paralysé, par peindre des fleurs déchirantes. Étant passé tout proche du ravin rejoindre mon père, je me suis autorisé ce roman vrai avec des reproductions magnifiques.
Édouard Manet a vécu la mort aux trousses en revenant tout jeune du Brésil, à cause de la syphilis qui l'a tué à 51 ans. Comme Baudelaire à 46 ans. Il lui ferma les yeux.
Il repose au cimetière de Passy, à Paris. Il incarne la preuve que l'art contemporain n'existe pas car le Déjeuner sur l'herbe est vivant pour l'éternité.
Partout.
Notre époque ressemble étrangement au Bas-Empire romain, période d'effondrement de civilisation s'il en est. Quels en sont les symptômes dans le pays ?
Effacement de la France, autodafés au nom du bien, multiplication des concessions wokistes, haine de la science, retour de la pensée magique, médiocrité du personnel politique, presse aux ordres du capital, guerre civile à bas bruit, renoncement au débat, disparition du livre, généralisation de l'illettrisme, tyrannie des écrans, délires animalistes, guignolades des élus écologistes, naissance d'une gauche Thénardier, droite singeant la gauche, mort du service public, dictature des sondages, pape déconstruit, vassalisation du pays, délires germanopratins, éducation des adultes par les enfants, criminalisation de la police, célébration de la délinquance, inculture du corps enseignant, chasse aux Blancs, punition du bien, apologie du mal, endoctrinement sexuel des enfants, subversions en peau de lapin, surenchères nihilistes, propagande par le cinéma, épurations sémantiques, etc.
On ne s'étonne pas qu'à Paris, capitale jacobine des élégances du pays tout entier, sous prétexte de restauration, la statue de Voltaire soit reléguée là on l'on ne peut plus la fleurir...
M. O
Edgar Morin, dont on vient de fêter le centième anniversaire avec grand éclat, est la dernière des grandes figures intellectuelles de notre temps. Sa parole continue de faire autorité. Tout autant que sa pensée, c'est sa longue destinée qu'il évoque ici avec son amie Laure Adler dans cet ultime témoignage qui a valeur de testament.
Ce livre est le fruit d'une longue complicité intellectuelle qui a fait de Laure Adler une interlocutrice privilégiée d'Edgar Morin. Au cours de ces échanges réguliers poursuivis jusqu'à ces derniers mois, ils font ensemble le tour de la vie du philosophe, de ses engagements, de ses rencontres.
Ils évoquent son enfance marquée par la mort de sa mère, ses relations, entre autres, avec Marguerite Duras et François Mitterrand dans le cadre de la Résistance, autour de ce qu'il appelle " la communauté de la rue Saint-Benoît ", brossant d'eux un portrait très personnel. Il revient sur son engagement au sein du Parti communiste, puis durant la guerre d'Algérie, sur Mai-68 et le conflit israélo-
palestinien, parmi les innombrables thèmes d'actualité qui ont alimenté sa réflexion et ses prises de position.
Tout a intéressé, passionné, mobilisé Edgar Morin dans cette époque complexe et tourmentée qui se confond avec l'histoire de son existence. L'idée européenne, le défi
écologique, la création artistique dans son ensemble, le sujet migratoire, le racisme et l'antisémitisme, le rôle et le devoir des intellectuels en période de crise, en particulier
à l'heure du Covid.
Sur tous ces sujets, Edgar Morin livre à Laure Adler l'analyse, le point de vue d'un sage plein d'acuité et capable d'autocritique. Les multiples reflets d'une pensée sans cesse en mouvement chez cet intellectuel que Laure Adler
présente comme "un baroudeur du savoir", en perpétuel
vagabondage àtravers toutes les disciplines. "Un anti-maître à penser" auprès de qui elle nous invite à puiser à notre tour des leçons d'optimisme et de vitalité.
Les civilisations naissent, croissent, vivent, connaissent un temps de puissance, décroissent, chutent, tombent et disparaissent avant d'être remplacées par d'autres. Les plus lucides le savent, les plus intellectuellement encrassés le nient.
Notre civilisation judéo-chrétienne est en phase terminale. Il est politiquement sot et niais, sinon dangereux, de prétendre redonner de la santé et de la vitalité à un centenaire subclaquant. N'importe quel médecin promettant de remettre sur pied un vieillard cacochyme passerait illico pour un charlatan. Mais pour une civilisation, les vendeurs d'illusion font toujours florès.
Ce deuxième volume de La Nef des fous est le journal voltairien, au jour le jour, de cet inévitable naufrage. On y trouve tous les délires de notre fin de millénaire wokiste désireux de faire du passé table rase...
M.O.
La biographie de référence par le meilleur spécialiste.C'est l'histoire d'un gamin du passage de Choiseul, écolier à Diepholz et à Karlsruhe, étudiant à Broadstairs, apprenti chez Lacloche, puis soldat, aventurier, médecin. Né dans un petit monde égoïste où la misère régnait, Louis Destouches (1894-1961) a grandi comme un chien fou et dans la solitude. Il a fait le plein des images de son enfance et de sa jeunesse, à l'affût des malheurs au-devant desquels il se précipitait pour mieux s'étonner ensuite de les avoir reçus comme des paquets de mer, en pleine figure. Revenu de la Grande Guerre mutilé dans sa chair et halluciné par l'horreur, Louis Destouches eut encore à découvrir la vanité de la souffrance et de la mort qui avaient été les compagnes de ses vingt ans. Il se plut ensuite à se raconter et comme il avait le génie de l'expression verbale, il écrivit comme on parle, au prix d'un labeur formidable, toujours fidèle à sa musique personnelle et sans jamais tempérer un besoin irrésistible de voir, de comprendre, d'enlaidir et de délirer, mais aussi de rire au plus fort de ses détresses.
Un premier roman vertigineux et d'une rare puissance.
Camille voit sa vie basculer un jeudi soir dans le métro. Lorsqu'elle se réveille à l'hôpital quelques mois plus tard, elle n'a plus de visage. Son agresseur a disparu sans laisser de traces.
Julien vit enfermé dans son appartement. Solitaire, il passe l'essentiel de son temps à consommer des images pornographiques et à surfer sur le darknet. Un soir, il télécharge par hasard une vidéo de l'agression. Alors qu'il s'enfonce peu à peu dans une spirale de violence et d'autodestruction, il ne pense plus qu'à une chose : retrouver la jeune femme.
Radioscopie radicale de notre époque, fiction sur l'identité et la reconstruction de soi dans notre société de l'image, exploration de l'addiction sexuelle dans les bas-fonds d'Internet : Acide plonge son lecteur au coeur d'une véritable descente aux enfers.
L'art dévoile-t-il ou dissimule-t-il le créateur ?
Une étudiante en histoire de l'art loue la maison d'un professeur dont elle suit les travaux de recherche. Il la prévient simplement que sa femme Agnes, qui est peintre, viendra occuper quelques jours l'atelier du premier étage.
Lorsque celle-ci arrive, une intimité se noue entre les deux femmes : au fil de leurs rencontres dans l'escalier, dans l'atelier ou au café, Agnes se confie sur sa jeunesse, sa famille, son mariage, ses enfants et son rapport à l'art. Il apparaît petit à petit qu'Agnes n'a plus d'autre endroit où aller. Les moments de sa vie racontés avec frénésie trahissent une personnalité dispersée et mouvante. Sa créativité, qui reste à l'état d'une peinture blanche sur une toile blanche, s'en ressent.
Dans ce roman empreint d'une atmosphère trouble et sensuelle, Aysegül Savas, d'une plume précise et subtile, plonge son lecteur dans le monde inquiétant de la création et interroge la figure de l'artiste: l'art dévoile-t-il ou dissimule-t-il le créateur ?
Jean-Pierre Chevènement évoque les sujets d'actualité à la lumière de son engagement et de son expérience.
Radicalisation et violence à tous les étages, surgissement
face aux États-Unis d'un rival systémique - la Chine -
plus puissant que ne le fut jamais l'URSS, l'Europe coincée
entre les deux géants, invasion de l'Ukraine par la Russie,
retour de l'arme nucléaire dans le calcul des stratèges. Jean-
Pierre Chevènement nous donne sa lecture d'un monde
fracturé sur lequel le sommeil de la Raison semble s'être
installé.
Après un magistral résumé des mutations du capitalisme
contemporain, l'auteur montre comment l'Europe, subterfuge
de la mondialisation libérale, ne s'est pas préparée aux
épreuves qui l'attendent et se trouve précipitée, par une logique
de pouvoir incontrôlée, vers une confrontation apparemment
inévitable.
Pour y parer, il n'y a pas qu'une seule réponse. Il faut à
la fois relever l'Europe par la démocratie qui vit dans ses
nations, réapprendre à produire à notre pays, redécouvrir
l'État, remettre la citoyenneté et la puissance de l'éducation
au coeur de la République, refaire enfin de la France la messagère
de l'universel et des valeurs des Lumières.
Un échange spirituel et intellectuel de haut niveau entre deux hommes que tout oppose apparemment sur le sujet.
Qui aurait pu penser que l'antisémitisme puisse aujourd'hui relever la tête ? Sous couvert de défendre de nouveaux damnés de la terre, une certaine gauche passée à l'ennemi réactive l'antique théorie du bouc émissaire et désigne les Juifs et Israël comme les causes de toute négativité. Un rabbin et un philosophe se proposent de penser, l'un à partir de son judaïsme, l'autre de sa chrétienté sans Dieu, ce qu'il en est de Dieu, de son existence ou non, de sa responsabilité ou non dans le mal, mais surtout la nécessité de l'herméneutique juive et de la symbolique chrétienne pour fonder et conduire un dialogue, qui semble devenir la chose du monde la moins partagée.
M.O.
Si " l'antisémitisme renaît de ses cendres - pardon !, de nos cendres " (Herbert Pagani), c'est peut-être en raison de l'assignation identitaire qui gagne. En eff et, pourquoi les Juifs, éternelles victimes expiatoires, échapperaient-ils à cette tentation mortifère de réduire l'autre à l'idée souvent fantasmée que l'on se fait de lui ? Là n'est pas le moindre des paradoxes d'un monde d'hypercommunication où l'on ne dialogue qu'avec celui qui nous ressemble. Pouvait-on imaginer un fossé plus large que celui qui sépare un croyant d'un athée, dépositaires de traditions de pensée si diff érentes ? Contre toute attente, un authentique échange s'est établi entre eux et s'est progressivement tissé autour d'un objet de questionnement, Dieu, qui semblait les vouer à ne jamais se rencontrer.
M.A.
En décrochant un second mandat le 24 avril 2022, Emmanuel Macron est entré dans l'Histoire. C'est aussi à partir de ce jour qu'il a traversé un très long passage à vide, qui allait compliquer la suite de son quinquennat.
À Matignon, il n'a pas pu nommer la Première ministre qu'il avait initialement choisie. À l'Assemblée nationale, il n'a pas ob tenu, loin de là, la majorité absolue. À l'Élysée, il a perdu cer tains de ses plus proches.
Durant cette période, où le pays a été à l'arrêt, son écosystème a explosé. Ses choix ont été incompris par son propre camp. Un compte à rebours, puisqu'il ne pouvait plus se représenter, s'est immédiatement enclenché, rognant son autorité...
Les " cent jours ", c'est ainsi qu'il est de tradition de dénommer la période qui suit l'élection du chef de l'État. Pour Emmanuel Macron, ils ont été des jours sans.
Ludovic Vigogne en livre le récit inédit. Il raconte la haine du chef de l'État pour Édouard Philippe, sa complicité avec Nicolas Sarkozy, son attachement pour Jean Castex. Il révèle les luttes de clans et les jeux d'influence. Il dessine le portrait d'un président qui a perdu la main, et peut-être laissé échapper son destin.
Cet ensemble de textes fictifs et autobiographiques offre un excellent aperçu de l'oeuvre et de l'univers du grand romancier. " J'imagine, qu'en allongeant la vie on prolonge aussi les différentes périodes de l'existence.
Et en vérité, il y a eu un moment, vers la quarantaine, où j'ai vraiment cru arrêter le temps, m'être figé, peut-être à jamais, à un âge stablement immature et provisoire. J'avais quarante ans, mais ma chambre était celle d'un étudiant de vingt ans, avec des livres d'études et des cahiers scolaires, des photos d'actrices, des disques de chanteurs-compositeurs, des magazines de jeunes, une guitare, des jeans, des tee-shirts et des bottes à fermeture Éclair. Avec une habileté instinctive, j'avais toujours fait en sorte de glisser à temps hors d'un clan qui menaçait de vieillir, et de me faufiler dans un autre encore très jeune : mes amis, en cette période, avaient tous une vingtaine d'années. Mais si je me regardais dans un miroir, ce que je faisais très souvent, je voyais un visage vraiment sans âge, peut-être décrépit, mais apparemment frais et lisse, éclatant de santé, de vigueur et d'illusion. Quoi d'autre ? L'immortalité, en de tels instants, me semblait tenir à cela : être parvenu à ne plus avoir d'âge, à m'être mis hors du temps, grâce à ce même amour de la vie, qui permet les étranges miracles du temps. "
L'ImmortelCe volume réunit des nouvelles et brefs récits que Moravia rédigea tout au long de sa vie (de 1928 à 1990) et publia dans des journaux ou revues, mais qu'il ne rassembla jamais en recueil. Certains même ne furent jamais publiés de son vivant (Romildo) ou gisaient, oubliés, dans la masse de ses papiers. Fictions et autobiographies se mêlent pour rendre compte du talent d'un écrivain précoce et prodige qui racontait la vie - la sienne, celle du monde - à travers ses " héros de papier ".
Un livre destiné aux visiteurs comme aux lecteurs qui veulent découvrir les trésors de Pompéi et comprendre sa singularité : campanienne, romaine et ouverte sur l'Orient. Abondamment illustré, pourvu de multiples plans, organisé autour de 37 promenades et d'un dictionnaire de vies des Pompéiens. Il propose aussi une histoire de la ville ainsi qu'un glossaire.Grâce aux grands travaux engagés cette dernière décennie par l'État italien et l'Union européenne, les découvertes magnifiques et surprenantes se sont multipliées à Pompéi. Composé de plus d'une trentaine de promenades thématiques illustrées de nombreux plans, cartes, schémas et dessins, ce livre fait la synthèse des trouvailles anciennes et récentes ; il intègre de nombreux textes et documents inédits en français. Plonger dans la lecture de ce volume est pour le lecteur une immersion dans la vie quotidienne d'une Pompéi singulière, où les cultures campanienne, romaine, grecque et égyptienne se sont heureusement métissées, et qui se figea en 79, ensevelie sous la lave du Vésuve. Il déambule dans les rues de la ville, ses maisons et ses édifices publics en compagnie des ombres du passé. Il flâne avec elles dans les jardins réels ou virtuels d'une " ville verte ", découvre ses animaux, familiers ou exotiques. Il rencontre des magistrats, des affranchis et des esclaves, des médecins, des femmes indépendantes et libres. Il se détend aux thermes, applaudit les mimes au théâtre et les gladiateurs dans l'arène, croise les prostituées au lupanar et déchiffre les graffitis qui couvrent les murs de la cité et qui parlent d'amour et de désirs. Il s'initie aux secrets de la magie ou aux cérémonies d'Isis l'Égyptienne, observe dieux, héros et Pygmées sur les fresques et se laisse guider par Venus Fisica Pompeiana, la patronne de la ville. Il visite les nécropoles qui font de la cité des morts le miroir de celle des vivants. Tous ces hôtes du passé lui racontent une autre Pompéi, où l'éphémère fait signe à qui sait l'écouter.