" Cet album d'images, de dessins, de photos, de souvenirs qui ne sont pas tous les miens est l'histoire d'Ernest, de Madeleine, de Valentine. De trois générations paysannes. D'une famille. De leurs travaux et de leurs jours. "
Ernest Loste, 20 ans, viticulteur ruiné par le phylloxera, arrive de son Bordelais natal à Paris. La capitale est un tourbillon et Ernest y prospère en suivant sa passion des automobiles. Mais la terre lui manque. Et voici qu'en 1920, à un jet de pierre de la ville, il découvre ce qui deviendra la ferme de Montaquoy. Il en fera une exploitation pilote.
Viennent les Trente Glorieuses et Madeleine, sa fille, prend la relève. Mais elle doit se plier aux nouvelles exigences : remembrement, rendement, mécanisation. Avec l'appauvrissement des sols, les lignes de comptes fléchissent. Et si on moissonne toujours, c'est pour la beauté du geste.
Au début du nouveau siècle, c'est Valentine qui entre en scène. Elle lâche le cinéma, Londres et beaucoup de choses amusantes. Elle passe un CAP d'agriculture. Elle rêve. Son rêve prend forme. La ferme revivra sur un mode vertueux. Des blés anciens, une farine d'exception, une terre apaisée.
Voici l'histoire de la ferme de Montaquoy, en pays gâtinais. Album de dessins et de photos, de souvenirs qui forment la geste de trois générations paysannes. De leurs travaux et de leurs jours.
Jamais réédité depuis sa parution dans les années 1930, ce grand roman de Marie Le Franc - par ailleurs récipiendaire du prix Femina en 1927 - apparaît au lecteur d'aujourd'hui comme la première incursion littéraire féminine dans la forêt nordique.
Depuis toujours, Luc fait des rêves qui ne sont pas les siens. Sans qu'il sache comment ni pourquoi, comme s'il poussait la porte de la mauvaise chambre d'hôtel, il est régulièrement un intrus dans le subconscient de quelqu'un d'autre. Bien que cela ne lui ait jamais posé problème, tout bascule lorsqu'il se retrouve coincé nuit après nuit dans le rêve - ou plutôt le cauchemar - de Mathieu, un homme tourmenté.
Épuisé et bouleversé, Luc tente par tous les moyens de reprendre le contrôle de ses nuits et, parallèlement, de sa vie qui prend l'eau. Il lui faudrait sans doute s'analyser et se secouer, comme l'y invite sa femme... Mais renoncer aux frites et aux clubs sandwichs, se faire des amis et accepter que les jeunes adultes qui lui servent d'enfants quitteront bientôt le nid familial ? Impossible !
Altérer le rêve de Mathieu sera sans doute plus facile. Ou pas.
Lors de l'événement le plus mythique de l'histoire du rock, Flora disparaît après une querelle avec sa meilleure amie, Rose-May. Cette dernière s'en remet difficilement : à la suite de la mort de son propre mari, la jeune femme traverse une longue période de deuil et ne peut se résoudre à perdre un autre proche. Heureusement, la présence de Jacques, son nouvel amoureux, est rassurante et bienveillante.
Les deux amies se retrouveront, quelques mois plus tard, à l'institut psychiatrique de Verdun. C'est le père de Flora qui a l'odieuse tâche d'aviser Rose-May que sa fille y est désormais internée ; il la renie d'ailleurs pour un acte qu'elle a commis dans un moment de délire. Désormais seule à veiller sur Flora, Rose-May découvre avec horreur les ravages laissés par le sexe et la drogue, et constate que l'inconduite de Flora teintera désormais sa propre vie, ainsi que celle de sa famille et de son beau Jacques. La veuve saura-t-elle pardonner l'impardonnable ? Quel destin attend désormais Rose-May ?
Empreint d'émotions et de rebondissements, ce roman captivant restera longtemps gravé dans votre mémoire.
Lire est arpenter, et remémorer, explorer des endroits, des espaces, que l'on visite et revisite, avec l'émerveillement qui convient, des loci memoriae. Le présent volume invite le lecteur à se promener sur les pas de, entre autres, Baudelaire, Claudel, Modiano, Claude Simon, Sylvie Germain, Michel Houellebecq, Monique Proulx, Jan-François Daucen, Selim Nassib. Urbi et orbi. La ville est un univers.
En 1931, Marie Le Franc séjourne à Ouessant. Elle est déjà une romancière reconnue qui a reçu le prix Fémina en 1927.
Le roman qu'elle écrit à la suite à son séjour ouessantin, Dans l'île, se décline comme une sorte de vrai reportage en immersion qui témoigne de la vie sur l'île dans les années 1930 et consacre sa narration essentiellement sur les femmes d'Ouessant, seules maîtres à bord de l'île, car, depuis le XVIIIe siècle, les hommes, dès l'adolescence, s'embarquent, en presque totalité, comme marins au long-cours. Mais, à travers ces diverses « tranches de vie » que nous présente ce roman d'Ouessant, on voit aussi la société insulaire en train d'hésiter entre breton et français, balancer entre tradition et modernité, repli sur soi et ouverture sur le monde. En toile de fond - au bout de l'île, à la Pointe de Pern et ses fabuleux rochers anthropomorphes - se construit l'histoire d'amour compliquée de Soizic, la fille décidée d'un maître-pilote et de Tanguy, l'ami d'enfance mais aussi l'orphelin déclassé, pauvre, accablé par sa lourde charge d'aîné devant se consacrer à ses nombreux frères et soeurs.
Marie Le Franc, (1879-1964) née à Sarzeau (Morbihan), institutrice, romancière. A partir de 1906, elle passe une grande partie de sa vie au Canada, faisant de nombreux allers-retours entre le Québec et la Bretagne. Le reste de son oeuvre littéraire « bretonne » est plutôt tournée vers le Morbihan : Grand Louis l'innocent (prix Fémina), Le poste sur la dune, Grand Louis le revenant, Pêcheurs du Morbihan. Elle a également écrit plusieurs romans d'inspiration québécoise.
Un des grands classiques parmi les « romans ouessantins » du XXe siècle.
« Tu n'es plus là où tu étais, mais tu es partout là où je suis. » (Victor Hugo)
Nous sommes le 22 février 2021. Ma Maman n'ouvrira plus les yeux. Les miens ne verront plus le monde de la même façon. Son coeur s'est arrêté. Le mien ne sera plus jamais léger.
À quoi allait ressembler ce monde sans elle ? Comment allais-je faire pour y vivre et non pas seulement y survivre ? C'est en écrivant ce que je ressentais, au jour le jour, que je me suis souvenue des jours heureux, de ces moments de bien-être, de partage, de transmission et surtout de son sourire. Ma Maman n'était plus présente à côté de moi, mais elle était partout en moi. Au fil du temps, cette tristesse insoutenable s'est transformée en un bonheur d'être en vie, malgré tout.
Un livre poignant, à la narration sobre, qui suscite l'émotion la plus vive tout en délivrant une précieuse leçon de vie. Un véritable hommage d'une fille à sa mère.
Submergée par ses rêves, V. n'a d'autre choix que de se poser. Assise sur un banc, elle surprend une conversation entre deux enfants. Leur interprétation du lien qui existe entre la vie et la mort l'interpelle. À l'aube de l'âge de sa retraite, elle se remémore son parcours de vie, ses espoirs, ses bonheurs, ses souffrances d'enfant, de femme, de mère. D'un banc à un autre, les leçons de vie ont porté leurs fruits. Elle récolte aujourd'hui ce qu'avec sa grand-mère elle a semé. Ce voyage initiatique l'amène à en entamer un autre, une nouvelle vie qu'elle se prépare à entreprendre avec un regard neuf.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Viviane Franqué a fait partie de la troupe de théâtre-action « Théâtre Croquemitaine » durant trois ans. Par le biais d'Un banc plus loin, elle poursuit ce qu'elle y a entrepris : apporter son témoignage sur des sujets tels que la violence familiale, la mort, l'espoir... à partir de ses propres expériences. Elle témoigne également de l'importance des valeurs ancestrales comme la solidarité, dans ce monde individualiste.
Quand Jean, cinquantenaire en rupture sociale, se retrouve assis en face de cet être étrange, il ne comprend pas tout de suite qu'il est mort. La créature lui révèle qu'elle est son ange gardien, s'appelle Anaiel et a pour mission de l'accompagner tout au long d'un chemin : celui de sa repentance. Douloureuse épreuve pour Jean qui a le coeur empli d'amertume, de ressentiment et de haine. La mission achevée, Anaiel fait un cadeau à Jean en lui permettant de reprendre sa vie là où elle s'est interrompue. Le revoilà dans le monde des humains. Est-ce que Jean va retenir les leçons de vie de l'ange ? Les mettra-t-il à profit pour poursuivre sa voie et trouver enfin le bonheur ? Va-t-il écouter son coeur ?
Retrouvez dans ce dossier gratuit les premiers chapitres de 21 titres incontournables pour vos lectures d'été, dans les collections Blanche et Du monde entier :
Americanah (de Chimamanda Ngozi Adichie), La vie des elfes (de Muriel Barbery), Trois fois dès l'aube (de Alessandro Baricco), Les Producteurs (de Antoine Bello), Miniaturiste (de Jessie Burton), Ça aussi, ça passera (de Milena Busquets), Évariste (de François-Henri Désérable), Quinquennat (de Marc Dugain), Charlotte (de David Foenkinos), Le voyant (de Jérôme Garcin), Éden Utopie (de Fabrice Humbert), Victor et Macha (de Alona Kimhi), Les prophètes du fjord de l'Éternité (de Kim Leine), Histoire d'Irène (de Erri De Luca), Plus haut que la mer (de Francesca Melandri), Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier (de Patrick Modiano), Deux amantes au caméléon (de Francine Prose), L'amour et les forêts (de Éric Reinhardt), Check-Point (de Jean-Christophe Rufin), Le héros discret (de Mario Vargas Llosa) et Un an après (de Anne Wiazemsky).
Vous pouvez accéder directement à chaque extrait par la table des matières de ce dossier ou lire les extraits à la suite. Retrouvez aussi photographie et biographie des auteurs. Tous ces livres numériques sont en vente chez votre libraire.
Le bon sens n'a pas une bonne réputation : mettez tous les orgueilleux et les sots contre lui, cela fait déjà beaucoup de monde.Je ne verrais aucun inconvénient à ce qu'un Guide du Bon Sens débutât par un calembour, et il est exact que le « bon sens » peut s'entendre aussi de la direction, comme on dit « sens interdit » ou « sens unique ».Cependant les calembours ne sont pas des règles de vie, pas plus d'ailleurs que l'on ne doit compter se diriger dans la vie uniquement avec du bon sens : le bon sens remplit l'office de frein et non de moteur.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
LE vieux saule est debout, mais il n'a que l'écorce :
C'est là qu'en son déclin il concentre sa force.
De sève un filet monte à ses débris pareils.
Sans presque jeter d'ombre, au bout des rameaux frêles,
Il éparpille encor de pâles feuilles grêles :
On dirait qu'il ne sent qu'à peine le soleil. Il a moins de souplesse à ployer sous la brise.
Le pré vert alentour rend sa couleur plus grise.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Prvi del spominov z naslovom Trenutki odlocitev:
Najvecja vojna 20. stoletja ga je posrkala vase pri rosnih 18 letih, ko je prav leta 1941 vstopil med partizanske vrste in prezivel do njenega konca, ki se je na obmocju Slovenije zavlekel se cez datum, ko je preostala Evropa ze proslavljala zmago.
Nikoli ni stal v prvih vrstah, ko so se delile pohvale ali pripenjala odlikovanja. Visoko v svoja devetdeseta je ohranil radozivost kmeckega fanta iz dolenjskega St. Jurija, ponosen na oceta Maistrovega borca ter do danasnjih dni predan temeljnim ciljem upora proti okupatorju. Zato bo za vedno ostal junak Menine planine in ponosen glasnik popolne domovinske predanosti, tiste nevidne a v vecjem delu razkosane dezele prisotne sile, ki ga je ze pred bozicem 1941 napotila med prve slovenske partizane. Tudi po Frantini zaslugi je Slovenija v 21. stoletju, »ko se okoli nas najtrsi mrak je storil« ohranila obraz in dostojanstvo ...
V poplavi spominov na to izredno dobo (v pozitivnem in negativnem) smislu so Frantini spomini unikat, saj gre pravzaprav za golo samoizpoved, pripoved o zivljenjskih situacijah, ki so izoblikovale njegovo drzo, a ga hkrati ob sicersnjem zgodovinskem toku prenasale od ene do druge odlocitve. Od tod tudi naslov Trenutki odlocitev.io
La panthère fuit devant les chasseurs, pénètre dans une grotte, et s'endort. Elle exhale alors une odeur suave. La langue est cette panthère. La parole de poésie se lance en avant d'elle-même, vers la langue toujours future que sa tâche est d'inventer, mais dont nous ne percevrons, loin devant nous, que l'odeur. Dante n'aura pas cessé d'illustrer cette parabole issue des bestiaires médiévaux, et de l'incarner : il est cette panthère, et sa poésie cette odeur. À nous de la percevoir- et de la donner à respirer. Tel est le propos du présent ouvrage.
Franc Ducros. Auteur de Les yeux, la terre et s'ouvrant l'arbre (poésie) ; Le Poétique, le Réel et Poésie, figures traversées (essais) ; et de traductions poétiques : «...ombre lointaine » - quarante-six fragments de Léonard de Vinci et Poèmes de Michel-Ange.
« Lire - Cette pratique Appuyer, selon la page, au blanc, qui l'inaugure son ingénuité, à soi, oublieuse même du titre qui parlerait trop haut. »
Ce livre raconte la crise d'identité d'un balzacien vieillissant. Il y est question entre autres de l'avenir des études balzaciennes et d'un type de lecture que l'auteur appelle apotropique (de apos, « loin de » et trope, « tour »). Entendons par là que le lecteur, surtout s'il est lecteur professionnel, doit faire attention à ne pas devenir l'esclave de son objet. La lecture est un acte de liberté. S'il cesse d'être libre, le lecteur étouffe. Balzac est mort d'avoir écrit La Comédie humaine ; son oeuvre l'a tellement obsédé qu'elle a aussi fini par le tuer. Essayons de ne pas devenir comme lui. L'apotropie peut nous protéger contre ce risque de surinvestissement et d'enfermement monomane. Bonheur du critique institutionnel après avoir jeté son froc aux orties : le monde est soudainement devenu plus ouvert ; il reste des choses à dire sur Balzac, précisément parce qu'on a eu envie d'en finir avec Balzac. L'apotropie est une stratégie délibérément paradoxale.
Troisième volet d'un travail critique commencé avec Le Poétique, le Réel (1987), poursuivi avec Poésie, figures traversées (1995), ces Lectures poétiques se présentent comme des exercices s'attachant à faire apparaître, à même la lettre des textes (de Pétrarque à Rimbaud, de Leopardi à Baudelaire et Mallarmé), le rythme de l'oeuvre tel que le révèle le rythme de la parole travaillant la langue.
Franc Ducros est poète, essayiste et traducteur.
C'EST un grave sujet de discussion entre Jaboune et sa maman : la maman de Jaboune voudrait toujours le voir coiffé comme quand il était « petit », avec une frange sur le front, sa frange à elle, cette frange qui souligne si gentiment leur ressemblance à tous deux ; et vous savez bien que Jaboune autrefois se laissait faire volontiers, si fier de ressembler à sa jolie maman...Mais maintenant, même à sa maman, Jaboune ne veut plus « ressembler à une femme », - c'est ridicule :et Jaboune a pris conscience du ridicule, du jour principalement où il a pris conscience de la mode, ce qui est d'ailleurs l'ordinaire pour les grandes personnes aussi bien que pour les petits garçons.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Avez-vous déjà rêvé ou imaginé que vous pouviez connaître les pensées les plus secrètes des autres, ce qu'ils ressentent ? C'est ce qui arrive depuis l'enfance à cette jeune femme, étudiante en anglais à la Sorbonne et passionnée de photographie. Jusqu'au jour où, pensant prendre sur le Pont des Arts la photo du couple parfait, elle s'aperçoit au développement que derrière eux se tient un jeune homme désespéré, prêt à se jeter dans les eaux tumultueuses de la Seine. Comme alors une quête pour le retrouver, et par là même trouver qui elle est vraiment.
Régis Franc, oui, celui qui faisait doucement rire autrefois les lectrices de Elle avec ses dessins, Régis Franc en personne va s'installer à Londres. Waouw. Quand ils l'ont appris, ses amis (français) ont été unanimes : Londres ? Trop top cool ! A côté de la capitale anglaise, Paris, c'était de la soupe pour le chat. Alors Régis s'est engouffré dans le boyau obscur du tunnel sous la manche, convaincu déjà de sa future - mais néanmoins inévitable - rencontre avec Paul McCartney.
Seulement voilà : Régis ne parle pas encore l'anglais et prend David Beckham pour un joueur de tennis. Son intégration va s'en trouver un peu ralentie. Et puis il y a autre chose. Non, pas la nostalgie. Mais des fantômes. Surgis d'un passé lointain, d'avant Paris et les dessins dans Elle : de l'enfance, sous le soleil de plomb du Languedoc, dans une famille d'ouvriers.
On pourrait dire : quel beau parcours ! Mais ça sert à quoi de déambuler sous la pluie dans la ville la plus in du monde, si c'est pour se souvenir à chaque carrefour qu'on est un rejeton de prolétaires méditerranéens ?
Prouvant définitivement aux Anglais qu'ils n'ont pas le monopole du sens de l'humour, Régis Franc affronte avec vaillance les prix prohibitifs de l'immobilier londonien, les plombiers de Pimlico, les femmes de traders qui roulent en Porsche, et le destin qui s'acharne à ne jamais lui faire rencontrer Paul McCartney. Tout ça pour se retrouver face à lui-même...
Ibiza à la fin de l'été. Joséphine, Française échouée sur l'île depuis longtemps, sort du sommeil. Joséphine la Francesa ? Une femme gaie et généreuse qui n'a pas vu filer les années. Mais voici que survient un homme. Il a loué la villa de rêve en dessous de chez elle. Il est célèbre, riche, grand, maigre, drôle, très vieux et bohème. Aux premiers mots qu'il prononce, elle reconnaît, stupéfaite, la voix de son père. De son père adoré, victime d'un accident de voiture dans le midi de la France lorsqu'elle avait 13 ans, et dont la mort avait clos le chapitre heureux de sa vie. Le nouveau venu est attiré, amusé par la Francesa. Dire que la vie a été généreuse avec lui est en dessous de la vérité. Jamais rien ne lui été refusé, surtout pas une femme. Peut-être trouve-t-il chez Joséphine, sans l'avoir cherchée, l'âme simple dont il est en quête. Une amitié ambiguë, un jeu amoureux s'installe entre eux. Mais Joséphine va devoir quitter l'île et, à son retour, le vieil homme aura disparu. Seuls restent, dans un cahier, quarante paysages au crayon qui semblent lui raconter, lui faire comprendre après coup ce qu'ils ont vécu ensemble. Cette révélation de la vie par l'art ne peut être le fait que d'un peintre de génie. Et sans doute ne serait-ce qu'une chimère si ce roman ne racontait un épisode imaginaire de la vie de Lucian Freud.
Il y eut enfin cet après-midi inoubliable où le hasard vint à mon secours. Fine mouche - et ne souhaitant pas me tourmenter -, Solange, 20 ans, peu embarrassée malgré mon front buté et mes grands airs, m'avait murmuré dans un baiser que tout, du monde tel qu'il va, de l'amour au sexe - de ses plaisirs à ses complications -, était déjà dans les livres. Je finis donc, le sourcil froncé, tandis qu'elle ouvrait mon pantalon, par saisir en boudant un recueil de nouvelles oublié là, sur le bras du sofa. Un poche ou je ne sais quoi plein de pages déjà cornées par la jeune fille. À 17 ans, comme on le voit, l'ambition d'être aimé oblige parfois un garçon naïf à faire des choses insensées et nouvelles.
Comme lire, par exemple. R. F.Avant cette invitation au voyage en vingt nouvelles, du Languedoc à Bali, de l'espoir à la mélancolie, Régis Franc a signé chez Fayard le very successful London Prisoner.